À la découverte de la grotte du Mas-d'Azil

Les galets du MasLes galets du Mas | ©Didier Descouens / CC-BY-SA

Son histoire

Calvin

La mystérieuse grotte se fait fouiller pour la première fois en 1888.

La grotte d'Azil de Napoléon Peyrat mentionne le fait que la grotte a été fréquentée au 3e siècle par le grec Cyrille, « premier apôtre de l'Arise », au 12e siècle, « par Guilhabert de Castres, patriarche des Albigeois », et au 16e siècle par Calvin.

La seule chose qui paraît vraie, c'est le passage de Calvin : d'ailleurs, une concrétion de la grotte porte le nom de « chaire de Calvin » !

Des guerres, un refuge

La grotte a longtemps été occupée par l'Homme, surtout durant la préhistoire et les guerres de Religion.

Saviez-vous que l'on avait fortifié les entrées de la grotte à l'aide d'une puissante muraille ?

On a même retrouvé le vestige d'un de ces murs, détruits à la Révolution : il porte les armes de Jeanne d'Albret... mère d'Henri IV !

On dit que c'est cette grotte qui a servi de refuge à toute une population pendant des siècles (Goths, Albigeois, Vaudois) qui a donné son nom à la commune : le Mas d'Azil veut dire... « maison de l'asile » !

On dit qu'elle peut abriter 2 000 personnes.

La visite

C'est un torrent, l'Arize, qui a creusé la grotte dans la montagne.

En 1857, on fait passer la route départementale qui va de Pamiers à Saint-Girons par un tunnel naturel faisant partie de la grotte.

Ainsi, le Mas est la seule grotte d'Europe à pouvoir être traversée en voiture !

Une salle porte le nom de Temple. Pourquoi ?

À cause, on l'a vu, des 2 000 protestants réfugiés là, lorsque le Mas se fait assiéger en 1625 par les troupes catholiques du maréchal de Thémines.

Une autre salle s'appelle galerie de l'abbé Breuil, à cause des gravures préhistoriques retrouvées là par ce monsieur.

Parmi ces gravures, on remarque des soles ou des plies : comme quoi on mangeait déjà des poissons venus de la mer, à l'époque !

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Ne pas oublier le musée de la Préhistoire qui expose les trouvailles faites lors de fouilles dans la grotte.

Au programme :

• Les galets peints et gravés avec du peroxyde de fer : ils sont typiques de l'azilien, cette civilisation propre à la grotte (qui lui d'ailleurs donné son nom).

Plusieurs motifs à remarquer dessus : points, cercles, croix...

Le Guide des Pyrénées mystérieuses y voit la représentation stylisée d'hommes et d'animaux... ou des galets servant de « maisons » aux âmes des défunts.

• Le crâne du magdalénien découvert en 1961 : seul vestige humain retrouvé dans la grotte !

Un crâne de jeune fille sans mâchoire inférieure. Des plaques d'os de renne taillées avaient été placées sur les yeux.

Alors : pourquoi une telle préparation ? Rituel funéraire ? Trophée ? Victime de « cannibalisme sacré », nous dit encore le Guide mystérieux ?

Le musée propose la reconstitution en volume du visage de la jeune demoiselle... qui répond au doux nom de Magda !

• Le superbe « faon aux oiseaux », un propulseur en bois de renne : un vrai chef-d’œuvre !

On y voit deux oiseaux perchés sur une sorte de gros « boudin » qui sort du fondement du faon.

Je vous laisse deviner ce que représente le fameux boudin...

Source

  • Bernard Duhourcau. Guide des Pyrénées mystérieuses. Éditions Tchou, 2001.