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À l'origine de l'expression « image d’Épinal » !

Quand : 1796

Le célèbre Gargantua, image d'Epinal, imprimerie Pellerin (1860) | ©Musée de Bretagne / Public domain
Musée Expression française Imagerie d'Épinal

Nous voici à l'Imagerie d'Épinal, ancienne imprimerie où ont été gravées les toutes premières images d’Épinal... pour évoquer la célèbre expression !

L'expression !

L’expression « image d’Épinal » désigne une « représentation naïve, simpliste d’un événement, d’un fait », dixit le Larousse.

Épinal, c’est la préfecture des Vosges, en Lorraine.

Cité… des célèbres images, qui existent vraiment !

Qui sont colorées et surtout très simplistes, comme celle de notre expression.

Images d’Épinal, késaco ?

Des cadrans au papier

L’image d’Épinal naît à la fin du 18e siècle, dans la ville éponyme.

Un certain Jean-Charles Pellerin fabrique des cadrans d’horloge sur émail, décorés de jolies figures naïves de saints et de saintes.

Ils font fureur surtout en Bretagne, où les croyants sont alors très nombreux.

Mais cette production coûte cher !

Pellerin se lance alors, dès 1796, dans la production d’images pieuses sur papier, cette fois, qu’il réalise avec des gravures sur bois colorées au pochoir.

De la propagande impériale

Mais en 1796, Révolution française oblige, les bondieuseries n’ont plus la cote ! Pellerin doit s’adapter.

Finies, les icônes ! On voit alors fleurir devinettes, illustrations de contes et de romans, scènes de l’histoire de France, évènements politiques, satires et portraits...

Et plus tard, ce qui va faire un carton, les soldats et les batailles de Napoléon… de quoi alimenter la propagande de l’empereur.

C’est un carton, un énorme succès populaire !

La raison de ce succès ? Le style inimitable de ces images : simple, mais efficace, des couleurs primaires très vives, une scène reconnaissable immédiatement.

Les images se diffusent à vitesse grand V, avec le colportage de village en village.

Les images font de la résistance

En 1800, Pellerin obtient son brevet d’imprimeur : son entreprise produit des images à la chaîne, il est quasiment le seul en France, dans le domaine de l’imagerie populaire !

L’apogée de la popularité des images d’Épinal est atteinte à la fin du 19e siècle.

Les fils et petits-fils de Pellerin reprennent l’affaire, avec, en 1840, le passage à la lithographie, procédé plus rapide, plus rentable, moins cher.

L’entreprise, disparue un temps en 1984, existe toujours : ses images sont encore produites aujourd’hui...

Le musée

L’imprimerie créée en 1796 par Pellerin existe encore : elle abrite aujourd'hui le musée de l’Imagerie d’Épinal.

Source

  • Ardouin-Dumazet. Article Les images d’Épinal dans Revue politique et littéraire (4e série, tome 14). 1900.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !