À l'origine de l'aspirine, le chimiste strasbourgeois Charles Gerhardt !

De 1816 à 1856

Maison natale de C. GerhardtMaison natale de C. Gerhardt | ©Tilman2007 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

Il est né dans cette maison Renaissance du 40 de la rue du Vieux-Marché-aux-Poissons, à Strasbourg : Charles Gerhardt (1816-1856), l'inventeur (malgré lui) oublié et méconnu de l'aspirine !


Car vous aussi, vous pensiez que l'on devait cet anti-douleurs miracle aux Allemands du laboratoire Bayer, à la toute fin du 19e siècle ? Pas tout à fait ! C'est ce chimiste strasbourgeois qui, le premier, synthétise l’acide acétylsalicylique, en 1853.


Bien connu pour ses propriétés curatives dès l'Antiquité, l'acide salicylique était extrait de la fleur reine-des-prés ou de l'écorce de saule (salix = saule en latin). Quand, en 1853, Gerhardt mélange le salicylate de sodium contenu dans cet acide salicylique au chlorure d'acétyle, il croit avoir obtenu un « anhydride acéto salicylique »... Ce qu'il ne savait pas, c’est que c'était de l’acide acétylsalicylique, soit... la future aspirine !


Gerhardt meurt 3 ans plus tard à 40 ans, pauvre et oublié. Ses travaux eux aussi tombent dans les oubliettes de l'Histoire... Jusqu'à ce qu'en 1893, Felix Hoffmann, chimiste allemand travaillant pour le laboratoire Bayer, reprenne le travail du Français. Il obtient de l’acide acétylsalicylique pur et stable, testé ensuite sur des patients avec succès.


En 1899, on y est ! Bayer dépose le brevet de l'aspirine. Son nom ? A pour acétyl et spir pour spirea (nom latin de la reine-des-prés). La production industrielle de ce qui allait devenir l'un des médicaments les plus consommés au monde pouvait commencer !

Sources

Line Bourel-BonnetCharles Frédéric Gerhardt : une histoire strasbourgeoiseRevue d'Histoire de la Pharmacie,n°398, 2018