À Chipilly, l'émouvante statue du soldat britannique auprès de son cheval mourant

Un monument peu commun

C'est une émouvante statue qui se dresse dans ce petit bourg picard, connu sous le nom de « Monument à la 58e division britannique » ou « Artilleur britannique et son cheval mourant. »

Quasi unique, cette belle statue fait figure de rareté, parmi tous les monuments commémorant une guerre, en France : elle met en scène un soldat de la Première Guerre Mondiale embrassant son cheval mourant. Rendant ainsi hommage à tous les équidés morts lors de la Grande Guerre.

Inaugurée en 1924, on la doit au sculpteur Henri Gauquié (1858-1927), remarquable sculpteur animalier : sa statue de Loup pris au piège au jardin des Plantes de Paris fait encore sensation.

Le rôle des équidés pendant la Grande Guerre

C'est un beau monument, émouvant, car il rend un juste hommage aux 1 880 000 équidés qui ont participé à la Grande Guerre. Sur ce nombre, 1 140 000 y ont laissé leur vie. Une vie bien misérable, véritables esclaves à quatre jambes...

Leur rôle ? Transporter le matériel militaire, les vivres, participer aux opérations de secours, délivrer des messages...

Outre le travail abusif, ce sont aussi les maladies, les rigueurs du climat, l'alimentation insuffisante, le manque de soins vétérinaires à l'origine des décès des chevaux.

Car ces derniers, réquisitionnés chez les agriculteurs comme chez les industriels, sont peu faits pour la dureté de la guerre. Et c'est plus encore la désorientation et le stress générés par un environnement inconnu, avec des hommes et des congénères qu'ils ne connaissent pas, qui achèvent lentement ces animaux très sensibles.

Un monument qui commémore les combats des Britanniques

Le monument commémore en fait les combats livrés autour de Chipilly par la 58e division britannique, la London Division, les 8 et 9 août 1918.

Combats âpres et longs, mais les Anglais parviennent finalement à faire sauter la résistance allemande et à reprendre Chipilly.