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8 choses à savoir sur la bataille d'Alésia

Quand : 52 av J.C.

Vercingétorix se livre à César | ©The British Library / Public domain
Bataille Siège Site archéologique d'Alésia

1 - Sait-on vraiment où se trouve le site d’Alésia ?

Oui ! C’est à Alise-Sainte-Reine.

Dès le milieu du 19e siècle, des scientifiques contestent la localisation du site d’Alésia à Alise.

Des sites alternatifs ont été proposés, notamment dans le Doubs à Alaise, puis dans le Jura, à Chaux-des-Crotenay.

Ces deux cités n’ont révélé que des vestiges antérieurs à l’époque gallo-romaine, alors qu’à Alise, les fouilles colossales effectuées sous Napoléon III, puis complétées par une équipe franco-allemande en 1991 et 1997, ont permis de mettre au jour des armes, monnaies gauloises et romaines, objets en céramique…

Des études menées à la toute fin du 20e siècle ont permis de prouver qu’Alise-Sainte-Reine avait été Alésia, notamment :

  • par une prise de vue aérienne ;
  • par la localisation des fossés et fortifications, qui collent avec les descriptions faites par Jules César.
Fouilles d’Alésia, 1908

Fouilles d’Alésia, 1908 | ©Archives Nationales / Wikimedia Commons / Public domain

2 - Qui est Vercingétorix ?

On ne connaît pas sa date de naissance exacte, perdue dans les abîmes du temps. Entre 82 et 72 avant notre ère, en tous cas.

Il voit le jour sur le territoire arverne, quelque part dans l’actuel Massif Central.

Un drame le touche très jeune : la mort de son père Celtillos, exécuté par les siens pour avoir voulu établir la royauté chez les Arvernes.

« Son nom même semblait fait pour engendrer l’épouvante », écrit l’historien romain Florus à propos de Vercingétorix.

Un nom qui, en celte, veut dire « le chef suprême des guerriers » !

3 - Une bataille, un contexte

Jules César, au faîte de sa gloire, mène la guerre des Gaules sans relâche. Les chefs gaulois s’y opposent, en 52 avant notre ère.

Tous se liguent sous la bannière d’un seul et même homme : Vercingétorix, un jeune chef arverne.

Ils battent César à Gergovie. Jules file se replier dans le Sud avec son armée.

Mais sur sa route, il se fait attaquer par Vercingétorix, en Bourgogne. Les Romains les mettent vite en déroute.

Vercingétorix se retranche alors avec ses hommes dans l’oppidum d’Alésia.

Monnaie de Vercingétorix, Musée d'archéologie nationale

Monnaie de Vercingétorix, musée d'Archéologie nationale | ©Siren-Com / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

4 - Le siège et ses pièges mortels

Alésia ou la revanche de Gergovie (voir point précédent) ! Enfin.

César lance le siège de l’oppidum d’Alésia, profitant du fait que tout ce petit monde soit retranché à l’intérieur.

César dispose ses troupes autour de l’oppidum, pour empêcher tout approvisionnement. Il fait creuser trois fossés successifs. Infranchissables !

Vous savez pourquoi ? À cause des pièges disposés un peu partout !

Ils ont pour noms lilia, cippi, stimuli, tribuli.

  • Les lilia (lys) ou trous de loup, en raison de leur forme, sont des pieux de bois durcis au fer ;
  • les stimuli (aiguillons), pointes de fer acérées fichées au bout de tiges plantées dans le sol ;
  • les tribuli à quatre pointes (ou chausses-trappes), en fer, fichées dans la terre, pour mutiler les sabots des chevaux ;
  • les cippi, grosses branches taillées en pointes aiguës et reliées entre elles, enfoncées dans un fossé.

On peut voir ces redoutables pièges au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye !

Les tribuli trouvés à Alésia

Les tribuli trouvés à Alésia | ©Chatsam / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

5 - Les bouches inutiles

Une première ceinture d’une quinzaine de kilomètres empêche les assiégés de passer les lignes romaines.

Mais une seconde ceinture de même taille arrête, elle, les renforts !

Les vivres s’amenuisent dans l’oppidum d’Alésia.

Le conseil des chefs se réunit et décide ceci : de faire sortir femmes, enfants, vieillards, afin qu'ils se dirigent vers les lignes ennemies et se constituent monnaie d’échange.

On sacrifie les « bouches inutiles »... comme le célèbre épisode du même nom, des siècles plus tard, à Château-Gaillard !

Car tous ces vulnérables se retrouvent obligés d’avancer vers les lignes romaines, vers César, qui ne leur décochera même pas un regard.

Pire, en rebroussant chemin vers l’oppidum, ils trouvent les portes closes. Tous mourront, errant dans les fossés...

Les fortifications et la ligne de défense d'Alésia

Les fortifications et la ligne de défense d'Alésia | ©Prosopee / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

6 - Une reddition... fantasmée !

Après un mois d’attente des renforts, la défaite de ces derniers au pied de l’oppidum, battus par les troupes de César, blessés par les terribles pièges romains, Vercingétorix se rend.

Après, au total, 2 à 3 mois de siège. Il est livré au proconsul et emprisonné.

« Prends-les ! Je suis brave, mais tu es plus brave encore, et tu m’as vaincu... » Cette phrase, il la prononce en jetant ses armes aux pieds de César.

Enfin… pas tout à fait !

Les historiens pensent que les armes ont été jetées, oui, balancées par-dessus les palissades de l’oppidum !

Et ensuite, Vercingétorix s’est rendu à pied (non, même pas à cheval) devant César...

Sous-sol de maison, oppidum d'Alésia

Sous-sol de maison, oppidum d'Alésia | ©Jochen Jahnke / Wikimedia Commons / CC-BY-SA

7 - La fin du chef gaulois

Les brumes bourguignonnes encerclent la mort de Vercingétorix ! On ne sait pas bien ce qu’il s’est passé.

Le chef gaulois est probablement mort décapité, 6 ans après sa reddition à Alésia, dans sa prison du Tullianum ou prison Mamertine, à Rome.

On y arrivait par un escalier appelé les Gémonies (« gémissements »), qui reliait la prison au Capitole.

Les condamnés à mort y étaient étranglés, puis leurs corps exposés dans cet escalier pour y subir les injures du peuple.

Vercingétorix avait été auparavant exhibé, poings liés, devant le char de César qui défilait en vainqueur de la Gaule.

Statue des Vercingétorix, Alésia

Statue de Vercingétorix, Alésia | ©Jochen Jahnke / Wikimedia Commons / Public domain

8 - La statue de Vercingétorix

Monumentale, elle culmine sur le mont Auxois à près de 7 mètres de hauteur.

Elle date de 1865. On la doit au sculpteur Aimé Millet, d’après un dessin de Viollet-le-Duc : il réalise à Paris, sur les toits de l’opéra Garnier, le célèbre groupe d’Apollon !

Sur la statue, on lit :

« La Gaule unie formant une seule nation animée d'un même esprit peut défier l'univers. »

César aurait prononcé cette phrase, mais rien n'est moins sûr.

Il a fallu acheminer ce monstre de bronze depuis Paris jusqu’en Bourgogne. Un périple titanesque ! On hisse finalement la statue le 27 août 1865.

Sur la route, depuis la capitale, rapporte le Guide de la Bourgogne et du Lyonnais mystérieux (édition Tchou), « elle avait suscité la curiosité des populations : des braves femmes se mirent à genoux et se signèrent sur son passage, croyant qu’il s’agissait d’une statue d’un saint Gétorix » !

Conclusion

La chute d’Alésia, c’est la fin de la guerre des Gaules et celle de la conquête romaine !

La naissance, aussi, de la civilisation gallo-romaine. Rome unifie le pays conquis, et les Gaulois assimilent de nouvelles coutumes, un nouveau mode de vie.

De cette civilisation nous restent encore les nombreux amphithéâtres (Saintes, Nîmes), arcs de triomphe (Orange, Saint-Rémy-de-Provence), magnifiques vestiges de villas (Vaison-la-Romaine)...

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !