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7 anecdotes sur la naissance de Mirabeau

Quand : 9 mars 1749

Mirabeau | ©Rijksmuseum / CC0
Honoré de Mirabeau Victor Riquetti de Mirabeau Château du Bignon-Mirabeau

Le célèbre Honoré de Riquetti, comte de Mirabeau, voit le jour au château du Bignon, en 1749 !

Découvrez 7 anecdotes sur la naissance, les parents et l'enfance au Bignon de cet homme hors normes.

1 - Une naissance hors du commun

Mirabeau naît le 9 mars 1749 par une journée orageuse.

Sa mère le met au monde après des heures de douleurs intenables.

L’enfant a une tête énorme, un pied tordu, une langue « embarrassée par le filet. »

Et deux dents, deux grosses molaires ! Comme Louis XIV, Mirabeau est un bébé qui vient au monde avec deux dents. Un signe de puissance, parait-il…

« Ne vous effrayez pas », dit la nourrice avant de présenter le petit au père !

« Il aura bien de la peine à parler », dit le médecin aux parents.

Et dire que 40 ans plus tard, Honoré devenait l’orateur le plus brillant de la Révolution française !

2 - Qui sont les parents de Mirabeau ?

Honoré est le 5e enfant du couple Victor Riquetti de Mirabeau et Marie-Geneviève de Vassan.

La famille paternelle, les Arighetti, serait venue d’Italie au Moyen Âge installer ses pénates en Provence.

La famille maternelle, elle, vient du Soissonnais. Des Picards !

Victor l’épouse en avril 1743. Elle n’est pas belle, selon les dires, mais très, très riche.

11 enfants vont naître de cette union mal assortie.

Jusqu’à ce que l’épousée commence à avoir des sautes d’humeur, à s’emporter facilement.

Elle est débraillée, ne supporte ni contrainte, ni devoir... comme de bêtement s’assujettir à des heures de repas réguliers.

Victor dit durement d’elle : « Elle avait eu la plus pestilentielle et impudente éducation. »

Vous imaginez bien, ce qui devait arriver arrive : le couple se sépare en 1757.

Victor se frotte les mains : il croit naïvement pouvoir envoyer son ex croupir au fin fond de la province, par lettre de cachet. Mais non !

Elle lui fait un procès pour obtenir une séparation de biens, biens que son mari s’est (bien sûr) appropriés.

Victor obtient grâce à ses nombreux appuis une cinquantaine de lettres de cachets contre sa famille.

L’arroseur arrosé : après moult procès, Victor se retrouve finalement sans rien !

Victor de Riqueti

Victor de Riquetti | ©Rijksmuseum / CC0

3 - Victor Riquetti hait son fils

Victor hait Honoré plus que tout au monde. À peine le petit avait poussé son premier cri.

Il écrit à son frère : « Ton neveu est laid comme le fils de Satan. » Il fera tout pour se débarrasser de lui. Victor le fait emprisonner plusieurs fois, au château d’If, notamment !

Victor souffre de « postéromanie », d’après les mots de son propre frère. Il veut « un fils capable de faire de sa maison provençale une maison de France. »

Avec ce fils-là, comme les précédents, perpétuer le nom va s’avérer une tâche difficile…

Tenez : à l’âge de 3 ans, le petit Honoré attrape la variole. Mal soigné, il en gardera les traces sur sa trogne de lion toute sa vie : un terrible visage tout grêlé !

Pire, en grandissant, le petiot prend des traits de ressemblance avec la famille de sa femme haïe : « Cet enfant a la portraiture achevée de son odieux grand-père, M. de Vassan » souffle le paternel Riquetti.

4 - Une jeunesse paisible au Bignon

Honoré passe donc toute sa jeunesse au Bignon.

« Je n’ai rien à te dire de mon énorme fils, sinon qu’il bat sa nourrice, qui le lui rend bien, et ils se gourment à qui mieux mieux, ce sont deux bonnes têtes ensemble », écrit Victor à son frère.

Le couple Poisson se charge d’élever Honoré.

Leur pauvre fille de 16 ans fait les frais de ce grand don Juan, ce « gros piffre », comme dit son paternel !

Mirabeau

Mirabeau | ©Rijksmuseum / CC0

5 - Le château du Bignon

Le château du Bignon, Honoré l’appelle son « joli petit panier d’herbes » !

À la base, on trouve ici une maison forte dès le Moyen Âge, transformée au 16e siècle par les seigneurs de Melun et une nouvelle fois transformée dès 1740 par le père d’Honoré.

Aujourd’hui, on ne trouve guère plus de trace de ce château, puisqu’il a été cédé en 1789 par Honoré, puis détruit en 1880 pour faire place au château actuel.

6 - Le nom de Bignon-Mirabeau

Le nom de Bignon vient de la langue d’oïl, qui désigne une source qui jaillit du sol.

Et Mirabeau ? L’ajout date de 1881.

C’est parce que le comte de Mirabeau voit le jour au château du Bignon, en 1749 !

Château du Bignon

Château du Bignon | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

7 - La vie au Bignon

1759. Victor de Riquetti écrit sur son quotidien au Bignon :

« Nous composons, entre nous tous, une petite arche de 38 personnages, sans 4 enfants en pension, dont une seule a 18 aunes, car on m'en demande tout autant pour une robe à ma fille ; au lieu de cela, j'ai des intérêts à payer sans nombre, pour des terres que je me suis avisé d'acheter. J'ai du pain bis-blanc toujours mol et dur, du vin trouble, de la vache au pot, des cols et des pattes d'oie en entrée, du cresson en salade pour rôti, des choux-fleurs à l'eau pour entremets, des raisins serrés, verts et pourris et des noix rances pour dessert, et toujours de la contradiction à table, qui m'apprend à avaler l'impatience provençale. »

Sources

  • Claude Ferval. La jeunesse de Mirabeau. 1936.
  • Alexandre Dumas. Histoire de Louis XVI de Marie-Antoinette. 1852.
  • Mémoires biographiques littéraires et politiques de Mirabeau. 1834.

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !