This website requires JavaScript.

3 archevêques de Canterbury à Pontigny

Quand : 1207 - 1266

Image d'illustration | Public domain
Abbatiale Thomas Becket Église abbatiale de Pontigny

3 archevêques de Canterbury, 3 anglais en exil à l'abbaye de Pontigny, au cours du 13e siècle.

La raison ? À chaque fois, ça chauffe avec le roi d'Angleterre !

Des invités de marque, de quoi donner encore plus de prestige à la grande abbaye cistercienne !

Thomas Beckett, un quasi roi à Pontigny

Déclaration de guerre

Le célèbre archevêque de Canterbury Thomas Beckett vient trouver refuge à Pontigny.

Il veut se faire oublier. C’est que le roi Henri II d’Angleterre lui a déclaré la guerre !

Pourquoi ?

Les deux ne sont pas du tout d’accord sur le rôle et les privilèges de l’Église. Qui dit bisbille avec sa royale majesty... dit exil.

Alors, Thomas débarque en France et pose ses valises à Pontigny, entre 1264 et 1266.

Viande à gogo !

Les moines sont ravis, d’accueillir un tel VIP !

Thomas, lui, se conforme à la dure règle cistercienne et essaie de se fondre dans la masse, avec le frère Roger à son service.

Mais sa venue met un peu la pagaille chez les moines :

  • sa suite quasi royale ne respecte pas du tout la règle cistercienne ;
  • il obtient l'autorisation de manger de la viande...

Toutes ces libertés mettent les sens de nos moines en ébullition !

4 ans plus tard, Thomas meurt assassiné en Angleterre... Chouette, se dit Pontigny : on avait accueilli un martyr !

Beckett accueilli par l'abbé de Pontigny

Beckett accueilli par l'abbé de Pontigny | ©The British LIbrary / Public domain

Étienne Langton, l'interdit qui fait mal

Après Thomas de Canterbury, un autre archevêque de Canterbury se réfugie à Pontigny : Étienne (Stephen) Langton.

Devenu cardinal-prêtre en 1207 en dépit du refus du roi anglais Jean sans Terre (qui aurait préféré mettre un ami à lui à ce poste), Étienne se fait bannir d’Angleterre.

C’est une manie, non mais…

Pontigny l’accueille pendant 6 ans, avant un retour chez lui en 1213.

Mais attendez ! Ce n'est pas tout...

Depuis 1208, le pape Innocent III avait frappé d’interdit toute l’Angleterre : alors comme ça, son ami de jeunesse, Étienne, a été écarté du pouvoir ? Il se venge !

Et un interdit, ça vous paralyse la vie religieuse du pays en moins de deux (plus de mariages, de baptêmes, d’enterrements, ça devient un brin compliqué).

Le pape excommunie même le roi Jean !

Le royaume frôle la guerre civile : alors, on rappelle Étienne au poste d’archevêque de Canterbury et le roi Jean doit admettre sa défaite tout en dédommageant grassement le clergé… Étienne itou !

Sir Langton, lui, remerciera plus tard l’abbaye bourguignonne pour son accueil avec une grosse somme d’argent !

Reliquaire d'Edme

Reliquaire d'Edme | ©Zairon / CC-BY-SA

Edmond d’Abingdon, le faiseur de miracles

Jamais deux sans trois ! Je vous présente le 3e archevêque de Canterbury hôte de Pontigny : Saint Edme (Edmond) d’Abingdon.

Lui se brouille avec le petit-fils d’Henri II d'Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine, Henri III. Au sujet d’une bulle papale !

Je vous laisse deviner ce qui lui arrive, oui… facile, je sais… l'exil !

Edmond débarque à Pontigny en 1234, accueilli en grande pompe par saint Louis et Blanche de Castille.

Il meurt de maladie 6 ans plus tard, non loin de Provins (77).

Et alors que l’on prépare le convoi pour rapatrier son corps outre Manche, l’abbé de Pontigny décide, à la dernière minute, de garder la dépouille (contre l’avis du roi anglais, of course).

Ils ont bien fait : une foultitude de miracles se fait sur le tombeau ! Edme devient le protecteur des enfants morts sans baptême.

On voit toujours son reliquaire, dans l’abbatiale...

À propos de l'auteure

Vinaigrette
Passionnée par les balades et par l'Histoire, grande ou petite... pleine de détails bien croustillants, si possible !