17 anecdotes sur Joséphine de Beauharnais

De 1763 à 1814

L'impératrice JoséphineL'impératrice Joséphine | ©The National Gallery of Art / Public domain

Rencontre avec l'âme du château de Malmaison... Joséphine !

1 - Joséphine est-elle créole ?

Née en Martinique aux Trois-Ilets, elle est créole (on la surnomme « la Belle Créole »), mais pas dans le sens moderne du terme, qui désigne les populations métissées des Antilles ou de La Réunion.

Créole désignait le colon, d’origine française ou portugaise, né dans les colonies.

2 - Une histoire de nom

C’est Napoléon qui l’appelle Joséphine.

Car elle naît en 1763 sous le nom de Marie-Josèphe-Rose Tasher de La Pagerie... surnommée Yéyette !

Il la rebaptise car, super amoureux, monsieur ne supporte pas que son prénom ait été murmuré par d’autres amants !

Maison des de La Pagerie, aux Trois-IletsMaison des de La Pagerie, aux Trois-Ilets | ©Thérèse Gaigé / CC-BY-SA

3 - Quid de sa famille ?

Son père, c’est Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, sa mère Rose-Claire des Vergers de Sannois.

Ses deux parents naissent en Martinique. Son père, dont la famille est originaire du Centre de la France, est capitaine de dragons.

Mais il est surtout à la tête d’une riche plantation de sucre de canne, que sa famille détient depuis le début du 18e siècle.

Joseph a 3 filles : à l’époque, la plantation périclite, il la gère mal, l’argent ne rentre pas.

Joséphine passe une enfance très libre, sans aucune règle, ni éducation intellectuelle : l’école, ça coûte cher !

Portrait de Joséphine à La MalmaisonPortrait de Joséphine à La Malmaison | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

4 - Le nom de Beauharnais

Joséphine prend son nom de Beauharnais avec son mariage avec le vicomte Alexandre.

Ce n’est pas elle qu’il devait épouser ! Mais sa sœur cadette Catherine-Désirée, qui meurt à l'âge de 12 ans de maladie.

En fait, François de Beauharnais, le père d’Alexandre, vit avec les Tascher, car il a épousé la sœur de Joseph-Gaspard.

Tant pis, ce sera la sœur aînée, future Joséphine, qui épousera Alexandre... le couple part vivre en France.

Le mariage ne se passe pas bien, le mari dilapide l’argent et va voir ailleurs : hop, divorce en 1785.

Un divorce paraît-il causé par des rumeurs sur Joséphine : Barras, général de la Révolution et ancien amant, raconte dans ses Mémoires qu’elle aurait eu une liaison avec un esclave et en aurait eu une fille...

Alexandre de BeauharnaisAlexandre de Beauharnais | ©Rijksmuseum / CC0

5 - Joséphine a failli être guillotinée

Monarchiste, le couple est arrêté en mars 1794 : Alexandre se fait guillotiner.

Joséphine échappe de justesse à la mort.

Le scribe du Comité de sûreté, chargé de la justice révolutionnaire, Charles de La Bussière, fait disparaître l’acte d’accusation de Joséphine, comme il avait détruit un grand nombre de dossiers...

En tous cas, c'est ce qu'il a prétendu, bien plus tard !

6 - Trafic de dates !

La rumeur dit Joséphine un temps maîtresse de Barras.

Ce serait aussi lui qui la présente à Napoléon Bonaparte…

On les marie. Pour le mariage civil, on trafique les dates : Bonaparte a 27 ans, elle en a 6 de plus.

Alors, l’un se rajeunit de 4 ans et l’autre se vieillit d’un an !

Portrait de Napoléon à La MalmaisonPortrait de Napoléon à La Malmaison | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

7 - Napoléon a déjà une fiancée quand il rencontre Joséphine

Oui ! Elle s’appelle Désirée Clary, ils se fiancent en avril 1795.

Mais Bonaparte renonce, après avoir rencontré Joséphine !

Désirée se mariera finalement avec le maréchal d’Empire et roi de Suède Bernadotte.

Oooh, elle en voudra longtemps à Bonaparte ! Elle lui écrit :

« Vous m’avez rendue malheureuse pour le reste de ma vie… jamais je ne me marierai… à moins que... »

Elle gardera Joséphine en grippe, l’affublant du charmant surnom de … « la vieille » !

8 - Problème avant le jour J !

Le pape Pie VII menace de ne pas couronner Napoléon ! Pourquoi ?

Ils ne sont pas mariés religieusement : civilement oui, en mars 1796.

C’est juste avant le couronnement, que Napoléon apprend la nouvelle.

Solution ? Se marier la veille du sacre, le 1er décembre 1804 ! Ouf... il était moins une !

Portrait de Joséphine, à La MalmaisonPortrait de Joséphine, à La Malmaison | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

9 - Un chien dans le lit !

Pendant leur nuit de noces, Bonaparte trouve… le carlin de Joséphine en plein milieu du lit.

Fortuné (c’est le nom du chien) ne compte pas bouger ses fesses.

Devant l’insistance de Napoléon, il finit par le mordre à la jambe ! Drôle de ménage à trois !

10 - Ils divorcent !

Le couple impérial divorce le 15 décembre 1809, après leur mariage en 1804.

La raison ? Ils n’ont pas d’héritiers !

Pour cause, Joséphine a 46 ans !

Napoléon commençait à se poser des questions, sur sa fertilité... jusqu’à ce que sa maîtresse, Marie Walewska, lui donne un fils, Alexandre, et une dame du palais, un autre rejeton, le comte Léon !

Napoléon épouse ensuite Marie-Louise d’Autriche : de leur union naît l’Aiglon, Napoléon II.

Portrait de Joséphine, à La MalmaisonPortrait de Joséphine, à La Malmaison | ©Anecdotrip.com / CC-BY-NC-SA

11 - Esclavage

Napoléon aurait rétabli l’esclavage en 1802 (aboli 8 ans plus tôt) sous la pression de Joséphine, dont la famille avait des intérêts dans les îles.

Cela n’a jamais été prouvé !

En attendant, c’est une croyance encore bien ancrée, puisqu’une statue de Joséphine à Fort-de-France a été décapitée en septembre 1991, avant d’être définitivement mise à terre en juillet 2020 par un groupe d’activistes anticolonialistes.

12 - Descendance prestigieuse !

Joséphine n’a pas d’enfants avec Napoléon.

De son premier mariage, elle en a deux, Eugène et Hortense, que Napoléon aime beaucoup et qu’il finit par adopter.

Un des frères de Napoléon, Louis Bonaparte, épouse en 1802 la fille de Joséphine, Hortense de Beauharnais.

Les parents du futur... Napoléon III, empereur des Français !

Eugène, lui, épouse Augusta de Bavière.

Hortense de BeauharnaisHortense de Beauharnais | ©Rijksmuseum / CC0

13 - Fana de mode !

Napoléon met de l'argent de côté, elle flambe : en un an, elle commande 680 robes, 1000 paires de gants et 800 paires de chaussures (elle change de tenues deux fois par jour) !

Deux fois, elle se retrouve en faillite totale. Deux fois, Napoléon rembourse...

On raconte que 40 ans plus tard, le fils du joaillier Pitaux vient demander à Napoléon III le paiement d’une dette de sa grand-mère…

14 - Elle a de vilaines dents

Joséphine est l’impératrice de la mode ! Et de l’hygiène et du maquillage.

Pommades pour les mains, bains parfumés (tous les jours), pédicure une fois par semaine par l’Allemand Tobias Koen...

Mais la pauvre a des dents abîmées : elle avait l’habitude, enfant, de manger de la canne à sucre...

Alors, elle met fards et rouge sur ses lèvres, fards qui à cause du trop plein, retombent en grosses plaques, ce qui lui fait dire (selon Mme d’Abrantès dans ses Mémoires) qu’elle a « ses farines » !

Joséphine est tellement complexée par sa dentition, qu’elle ne sourit vraiment jamais : c’est son fameux « demi-sourire » !

Napoléon et Joséphine (Harold Hume Piffard)Napoléon et Joséphine (Harold Hume Piffard) | ©Irina / Flickr / Public domain

15 - S’aiment-ils ?

Napoléon et Joséphine sont passés par tellement de sentiments ! La passion brûlante des débuts, le moment tragique du divorce, l’amitié, à la fin.

Il écrit des mots comme : « Deux mois loin de toi c’est deux mois perdus pour la vie » ou « Je n'ai pas passé un jour sans t'aimer ; je n'ai pas passé une nuit sans te serrer entre mes bras ; je n'ai pas pris une tasse de thé sans maudire la gloire et l'ambition qui me tiennent éloigné de l'âme de ma vie. »

Elle soupire : « Mon mari ne m'aime pas, il m'adore. Je crois qu'il deviendra fou. »

Puis, après une grosse crise de jalousie dont il a le secret, elle lui répond en le vouvoyant ; il dit : « Tu me traites de vous. Vous toi-même ! Ah ! Mauvaise, comment as-tu pu écrire cette lettre ! »

Et cette lettre, de 1810, où les deux ex s’écrivent. Joséphine lui envoie :

« Mille, mille tendres remerciements de ne pas m’avoir oubliée. Mon fils vient de m’apporter ta lettre. Avec quelle ardeur je l’ai lue ! Il n’y a pas un mot qui ne m’ait fait pleurer. Mais ces larmes étaient douces ! J’ai retrouvé mon cœur tout entier et tel qu’il sera toujours. Il y a des sentiments qui sont la vie même, et qui ne peuvent finir qu’avec elle… Sois heureux, C’est mon cœur tout entier qui te parle… Je t’aimerai toujours. Joséphine. »

Tombe de Joséphine à Rueil-MalmaisonTombe de Joséphine à Rueil-Malmaison | ©Moonik / CC-BY-SA

16 - La cause de sa mort ?

Joséphine meurt à seulement 50 ans, le 29 mai 1814, des suites d’une pneumonie contractée deux semaines plus tôt au château de Saint-Leu, domaine picard de sa fille Hortense.

Joséphine avait accepté d’y recevoir le tsar Alexandre Ier : c’est en se promenant dans le parc au bras du Russe qu’elle serait tombée malade.

17 - Où est-elle enterrée ?

Joséphine repose en l’église de Rueil-Malmaison, dans le tombeau en marbre de Carrare seulement achevé en 1825.

Le corps de Joséphine avait été remisé depuis sa mort 9 ans plus tôt dans le presbytère voisin… (vu dans Rueil-Malmaison de Christiane Corty Neave, 1969)

Joséphine repose aux côtés de sa fille Hortense et de son oncle Robert Tascher de La Pagerie, mort à Paris en 1806.

Sources

  • Pierre Branda. Joséphine. Place des éditeurs, 2016.
  • Jacques Janssens. Joséphine de Beauharnais et son temps. 1963.
  • Imbert de Saint-Amand. La citoyenne Bonaparte. 1888.
  • André Castelot. Bonaparte. Place des éditeurs, 2021.
  • Vivre par Joséphine, voilà l'histoire de ma vie - Correspondance. Le Passeur, 2021.
  • Frédéric Masson. Joséphine de Beauharnais. 1899.
  • Gerald Messadié. Joséphine, l'obsession de Napoléon. Éditions Archipel, 2011.
  • Michel de Decker. Napoléon : les coquettes de l'Empereur. Place des éditeurs, 2010.